Josefa Tolrà (1880-1959) Dessin de forçe fluidique

Brève histoire)
A l’occasion d’une session spéciale, réservée à des invités, la Sala Gaspar de Barcelone inaugure, au début de l’année 1956, une des dessins de Josefa Tolrà. Une activité programmée par les amis du Club 49, amateurs de la clandestinité et des labyrinthes de l’inconscient. Artistes, mécènes, critiques et amis se réunirent pour visionner et admirer les dessins d’une femme quasiment octogénère, inconnue des milieux académiques et culturels, qui dessine des figures mystérieuses en état de transe. L’exposition est noturne, privée et courte. Une occasion exceptionnelle pour un personnage inédit.
Josefa Tolrà, «la merveilleuse dessinatrice Pepeta Tolrà de Cabrils», comme la décrit le critique Alexandre Cirici-Pellicer, est un personnage fascinant parmi les artistes du groupe Dau al Set et les membres du Club 49. Une artiste autodidacte qui commence à dessiner à ses 70 ans, sans soif de notoriété, loin du monde officiel de l’art, proche de l’univers astral.
Juan Brossa est l’un de ses admirateurs. Le poète sent une véritable complicité avec la nature surnaturelle, à la fois modeste et réelle, de la médium, un mélange paradoxal. JosefaTolrà peut voir l’aura des gens, débattre philosophie ou de la théorie de la couleur, écrire des textes longs et énigmatiques en castillan (langue qui lui est quasi inconnue) et dessiner des personnages avec des visages d’une énorme profondeur existencielle. Les dessins, autant que les textes, font partie d’un monde qui répondent à ses états des transe, quand elle rencontre les voix ou apperçoit des êtres en état d’apesanteur dans des flux d’énergie cosmique : «les personnages fluides».
Entre 1944 et 1959, l’artiste de Cabrils (Barcelone) réalise presque une centaine de dessins, écrit et illustre de nombreux livres, compose des poèmes, transcrit des textes, brode des châles avec des filigranes fluidiques, rédige une biographie et porte soin à ses voisins en tant que médium guérisseuse. C’est une femme douce et gentille, d’origine modeste. Une femme qui n’a pas fait d’études, qui commence à dessiner et écrire comme antidote à la tristesse et à la depression. La douleur lui ouvre l’accès à elle-même, commence à interpeler les voix qui murmurent autour d’elle, prend note de leurs diktats. Des êtres inconnus dialoguent avec Josefà et elle transcrit une partie de leurs discours dans des cahiers à la calligraphie élaborée et au trait assuré, des textes qui dessinnent des forces fluidiques sur le papier à la manière de calligrammes magiques.
En peu de temps, la medium devient populaire parmi artistes, poètes et amis qui lui rendent visite dans sa maison de Cabrils, parmi lesquels Villèlia. Ils admirent les visions cosmiques de ses dessins et s’étonnent de ses discours. Joan Brossa maintient un lien très spécial avec la médium et, à de nombreuses occasions,il se souvient d’extraordinaires moments de transe créative de Josefa Tolrà.

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